AP-Les visages d'Istamboul

Le travail se déroule en trois étapes, temps estimé : 2 heures

1. Analyse les textes et les cartes pour en garder le vocabulaire géographique
2. Identifie chaque quartier présenté dans cette activité (centre ou périphérie), tu précises ses activités dominantes et tu décris les lieux (type de construction, type de population, apparence des bâtiments, aménagements... etc.). Réponds à la question posée à propos du document s'il y en a une.
3. À l'aide de tes réponses et des documents, construis un schéma expliquant l'organisation spatiale d'Istamboul avec une légende argumentée. Tu dois choisir les symboles, les figurés, les couleurs... pour construire le schéma en fonction de ce que tu veux y mettre.

Avec plus de 15 millions d'habitants en 2019, Istamboul est aujourd'hui l'une des grandes mégapoles (ville de plus de 10 millions d'habitants) de la planète. Il en découle des recompositions importantes en termes d'organisation spatiale.

À partir des années 1950, la population d'Istanbul a considérablement augmenté, essentiellement en raison de l'exode rural. Ainsi, entre 1950 et 2000, la population d'Istanbul est-elle multipliée par dix. En 1950, la ville regroupait 5,5% de la population du pays, elle en concentre environ 15% en 2000.

D'après le recensement de 1997, moins de 30% des habitants de l'agglomération stambouliote à cette date y étaient nés.

Cette explosion démographique s'est accompagnée d'une expansion spatiale considérable. La formation de l'agglomération actuelle présente un cas classique de développement en tache d'huile le long des axes routiers, Le Bosphore n'est d'ailleurs plus une contrainte à ce développement depuis la construction d'un premier pont en 1973 et d'un second une vingtaine d'années plus tard. Dans les années 2000, l'urbanisation se poursuit toujours plus loin vers les marges. Un troisième pont vient de s'ouvrir plus au nord, et un tunnel a été percé plus au sud.

Lieu n°1

Si tu vas ici, tu connaîtra l'histoire stambouliote !

Lieu n°2

Fais-donc un tour dans rue Istiqlal... mais prends ta carte bleue !

Lieu n°3

Observe les constructions, joue avec le temps... Quel destin les maisons de bois attendent-elles?

Lieu n°4

Joue avec le temps. Suis la rue où les femmes étendent le linge, quel bâtiment se trouve au fond?

Les quartiers du centre historique conservent des maisons en bois typiques de l'époque ottomane. Le quartier attire de plus en plus de touristes. Parfois, des opérations de réhabilitation du patrimoine historique ont également été réalisées. La flambée des prix immobiliers voit le remplacement des familles populaires par des hôtels et des boutiques, l'arrivée de nouveaux habitants plus riches. Ce quartier est en cours de gentrification, mais c'est souvent au dépens des habitants du quartier.

Lieu n°5

Dubaï, Chicago, La Défense ?... Non, le quartier de Levent à Istamboul.

Lieu n°6

Une vue des entrepôts, près du port

Le centre d'affaires de Levent concentre nombreux sièges sociaux d'entreprises et devient le pôle financier de la ville. Le long d'une grande avenue à huit voies ont été érigés de nombreux gratte-ciel, sièges sociaux des banques ou des grandes multinationales qui se sont développées dans les années 1990. À la fois desservi par les autoroutes périphériques et le métro qui le relie au centre d'Istamboul, le quartier accueille chaque jour plus de 500 000 personnes, qui viennent y travailler et/ou y consommer.

A sud-ouest, sur la mer, le port accueille les supertankers et les pétroliers. Là sont stockés le gaz et l'essence nécessaire à la ville, le blé venant de Russie, les conteneurs venant de Chine.

Lieu n° 7

Descends cette rue, joue avec les années, observe le nombre d'étages...

Lieu n°8

Quels sont ces murs et ces grillages ? N'hésite pas à prendre de la hauteur pour voir les jardins !..

Dans ce quartier, situé sur le front d'urbanisation à l'ouest d'Istanbul, son trouvent deux formes d'habitat : le gecekondu (maisons illégales, en tôle et en briques) et l'apartkondu (immeuble illégal). Les deux sont illégaux mais le second est souvent la preuve de l'enrichissement du premier.

Les écarts de revenus se sont fortement aggravés depuis les années 1980. À côté des travailleurs peu qualifiés tout juste arrivés des campagnes, a émergé une nouvelle catégorie, hautement qualifiée et bien rémunérée, travaillant pour les activités de pointe ou le secteur tertiaire. Globalement, les processus de ségrégation socio-spatiale n'ont cessé de se renforcer.

La disposition des quartiers à haut revenus ou à revenus intermédiaires montre clairement l'attrait qu'exercent le Bosphore ou la mer. Bien reliés par les autoroutes, ils sont clairement séparés de l'agitation des vieux centres populaires ou des banlieues immenses. Ainsi, les résidences privées (''gated communities'') sont-elles souvent proches de ce bras de mer où souffle un air frais, que l'on peut retrouver également dans le milieu des forêts, comme celle de Belgrade. La ségrégation socio-spatiale est donc ordonnée selon une logique de qualité de vie et de facilité de circulation.